Les troubles du sommeil sont souvent évoqués par mes patients et amène à des questionnements.

Cet article sera, je l’espère, utile à la compréhension des mécanismes du sommeil, ainsi qu’aux bénéfices apportés par l’ostéopathie pour retrouver une qualité de sommeil.

Le sommeil est une fonction indispensable à l’organisme. Il permet de récupérer sur le plan physique (maintien d’un équilibre physiologique, immunité) et psychique (concentration, apprentissage, mémorisation, orientation, humeur plus stable).

Il est constitué d’une succession de cycles (3 à 6), d’en moyenne 90 minutes chacun.

Les premiers cycles sont essentiellement constitués de phases de sommeil profond, encore appelé sommeil lent, car les ondes cérébrales de cette phase sont lentes. Cette phase comporte une phase de transition de quelques minutes, qui sépare la veille du sommeil, suivie d’une phase plus profonde, où le métabolisme cérébral ainsi que le tonus musculaire sont diminués (permettant toutefois les épisodes de somnambulisme ou de bruxisme).

La phase de sommeil paradoxal se manifeste surtout en fin de nuit. L’activité cérébrale est importante et des mouvements oculaires rapides sont visibles sous les paupières. Durant cette phase de sommeil, le tonus musculaire est aboli (sauf au niveau des extrémités) et des rêves intenses sont présents.

Les rythmes du sommeil varient au cours de la vie. Le sommeil lent est plus profond durant la croissance (jusqu’à environ 20 ans) ou lorsque la nuit précédente a été difficile (permettant à l’organisme de récupérer). Avec l’âge, le sommeil paradoxal diminue et le sommeil lent devient plus léger.

La quantité de sommeil varie aussi d’un individu à un autre, suivant que l’on soit un petit ou un gros dormeur.

Le sommeil est sous la dépendance d’un neuro transmetteur, l’adénosine et du système nerveux central (SNC). Le SNC comprend l’épiphyse, qui  sécrète la mélatonine (appelée hormone du sommeil), ainsi que l’axe hypothalamo-hypophysaire en lien avec les cortico surrénales (sécrètion de cortisol). Cet axe joue un rôle essentiel dans l’équilibre des fonctions corporelles (reproduction, thermorégulation, faim, contrôle des rythmes veille sommeil). En cas de stress continu, la libération prolongée de cortisol, augmente le risque d’insomnie (ainsi que d’hyperglycémie, de tension plus élevée, etc.)

L’hypothalamus est aussi en lien avec le système nerveux autonome (comprenant le système sympathique et parasympathique), lui-même en lien avec les viscères (se reporter à l’article « Mal au dos » pour en savoir plus).

La chronobiologie montre que sur une phase de 24h, chaque organe présente, à une heure donnée, un optimum dans son activité. Le cycle dure 2h pour chacun des viscères. Ainsi une dysfonction au niveau d’un viscère, comme par exemple le foie, pourra amener un réveil nocturne entre 1h et 3h du matin (heure de fonctionnement optimum du foie).

L’ostéopathe, en libérant les zones en restriction de mobilité au niveau, des viscères, du système nerveux autonome, ainsi que sur le SNC avec l’axe hypothalamo hypophysaire, par l’intermédiaire notamment de la symphyse sphéno-basilaire, favorisera l’homéostasie. Il soutiendra ainsi la capacité qu’a l’organisme de s’auto réguler dans sa physiologie (notamment avec le sommeil), pour maintenir la santé. 

Afin de garder ou retrouver un bon sommeil, il est aussi important de respecter ses propres rythmes physiologiques pour soutenir son organisme dans ses fonctions biologiques :

– En évitant toute stimulation visuelle avec les écrans ou les LED (riches en lumière bleue, qui stimule les cellules de la rétine et empêche le sommeil), 1h avant de se coucher.

– En étant à l’écoute de son horloge interne, afin de ressentir quelle est l’heure la plus favorable pour aller se coucher et bénéficier d’un nombre suffisant d’heures de sommeil.

– En évitant de consommer des substances riches en cafeÏne après 15h, car elle bloque les récepteurs à adénosine (neurotransmetteur favorisant le sommeil).

– En évitant d’avoir une alimentation trop riche avant le coucher et si possible en ne mangeant plus 2H avant de se coucher.

– En favorisant une alimentation riche en tryptophanes (un des neuf acides aminés que l’organisme ne synthétise pas), qui est un précurseur de la sérotonine (neuro transmetteur « du bonheur »), elle-même précurseur de la mélatonine(hormone du sommeil).

Le tryptophane se retrouve en grande quantité dans les aliments tels que, les graines de courge et de sésame, les pois cassés, les noix, le parmesan, les œufs, la morue, la volaille, le persil, les poivrons, les lentilles, le chocolat, etc.

Et bien sûr en consultant son ostéopathe, dès les premiers signes de troubles du sommeil. Il vous permettra, dans bien des cas, d’éviter la prise médicamenteuse. Grâce à son action douce et globale, sans effets secondaires, il aidera votre organisme à restaurer un rythme physiologique, favorable à un bon sommeil.